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LA QUESTION DE LA PARTICIPATION :

L'utilisation de gestes répétitifs.
L'enfant a particulièrement besoin de vivre les choses dans son corps, par son corps, pour se les approprier. On les voit souvent reprendre les gestes du conteur, même sans sollicitation. Si le geste est beau, étrange, parlant, s'il l'interpelle, le petit qui écoute va avoir envie de le reprendre, de l'essayer et contrairement à l'adulte... il va le faire.
Pour qu'il puisse se l'approprier, ce geste devra être répétitif, posé et prévisible.

La participation des enfants au conte

Les devinettes.
Elles vont vous permettre de faire participer très clairement et très directement les enfants.
On peut parsemer quelques devinettes entre les histoires, afin de changer de rythme, d'impliquer l'esprit du public.
La difficulté réside dans le choix de devinettes appropriées à l'âge et aux potentiels des enfants, car on a vite fait de "passer à côté".
Un autre point à prendre en compte sera la manière dont on sollicite la réponse, pour y garder une certaine forme plus artistique que "pagailleuse".

Un petit conseil : Essayer de ne pas trop dire "non!" aux réponses des enfants mais plutôt quelque chose qui prendrait tout de même en compte leurs propositions : "ça aurait pû être ça, il est vrai que...", "tu t'en approches" , "je n'y avais pas pensé", etc,... car il serait un peu trop scolaire de n'accepter qu'une "bonne" réponse, traitant les autres de "mauvaises".
N'hésitez pas non plus à donner des indices, histoire de faire avancer les recherches et d'insufler un aspect dynamique à la quête de la solution.

Dans certains contes, les devinettes sont intégrées à l'histoire et c'est le public qui va chercher la réponse en même temps que le personnage.

Et pour ceux qui seraient curieux de jolies devinettes populaires recueillies derrière les fagots du temps... Entrez-donc, voici l'entrée secrète !

La chanson.
Les contes pour enfants sont souvent structurés de manière répétitive. Ceci nous permet facilement, au coeur d'une étape, ou entre deux étapes, de glisser des formules repères... ou des chansons.
Afin de ne pas alourdir le récit, elles devront être courtes.
Ainsi l'enfant pourra, si l'air et les paroles sont facilement identifiables, la reprendre avec le conteur et avec ceux qui l'entourent.
On peut également commencer l'histoire par cette chanson. Hors contexte, elle interpellera, puis viendra prendre tout son sens quand on la retrouvera à sa place dans l'histoire.
Elle peut alors pourquoi pas, servir de porte de sortie pour le conte. Une manière agréable de finir... en chanson avec les enfants.

Attention ! si vous voulez que les enfants chantent avec vous, arrangez vous pour être "dans leur tonalité". Ils ont une tessiture restreinte qui ne leur permet pas de s'adapter à d'autres tonalités que leur voix naturelle, surtout dans les graves.
Le moyen le plus efficace de le vérifier est de le tester avec un petit groupe d'enfants du même âge... avant.

Les questions lancées au public.
Ce type de sollicitation du public semble être la plus naturelle dans le conte.
Lorsqu'on raconte une histoire à quelqu'un, on a envie de savoir où il en est du voyage, on a envie de savoir s'il nous suit, s'il nous précède, pour l'emmener un peu plus loin encore et encore, jusqu'au bout du chemin.
Ces questions au public l'impliquent, le tiennent en éveil, lui donnent une vraie dimension de partage et d'échange.
Avec les enfants, on sent une véritable jubilation au niveau du sentiment de "prise en compte" : Le Conteur m'écoute aussi - Je peux donner mes éléments pour faire avancer l'histoire - J'ai la possibilité d'exprimer ce que je ressens - J'existe !
Quel plaisir de sentir une salle qui "résonne", qui nous renvoie de la matière et de l'énergie.
Mais les enfants ne sont pas tous capables ou en habitude de gèrer , de canaliser leur énergie. Alors prudence !
De plus, leur tendance à un égo-centrisme naturel à leur âge, risque de les pousser à ramener l'attention vers eux. Alors, ne les sollicitez pas de trop et surtout ne démarrez pas trop fort sur le fait de leur donner la parole.

Evitez de leur poser des questions pour lesquelles ils n'auraient pas d'éléments pour trouver la réponse.
Ne poser la question que si leur réponse va vous être utile pour continuer l'histoire ou pour prendre en compte leur avis.
Les enfants sentent très vite si on les fait participer "pour rien" et à ce sujet, la participation "pour jouer" n'est pas une participation "pour rien".

Plusieurs types de questions s'offrent à nous :
Des questions ouvertes : Attention, elles sont plus délicates à gérer dans la mesure où elles sollicitent des réponses différentes, et que chacun voudra bien dire la sienne.
- "Et là, vous savez qui elle a vu apparaître ?"
- "Qu'est-ce que vous auriez fait à sa place ?"

Des questions fermées :(avec une réponse par oui ou par non)
Posées au groupe, elles ne sont pas de vraies questions, souvent la réponse est induite, elles sont plutôt des relances.
Posées a un seul enfant, elles donnent une dimension individuelle intéressante à ne pas faire glisser vers une "interrogation surprise".
- "D'après vous, est-ce que la petite bonne femme, s'est découragée ?"

L'enfant termine le mot, la phrase du conteur...
C'est auprès des conteurs africains que l'on rencontre souvent cette pratique. Elle tient le public en "éveil" et un jeu, parfois permanent, s'installe avec le public.
Ceci peut sembler un peu lourd parfois, mais il n'y a pas à dire, quand c'est bien fait, c'est aussi agréable qu'efficace.
Si vous voulez un exemple de cette manière de faire participer le public, un court extrait de Gabriel Kinsa.(format MP3)



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