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LES PEURS DE CELUI QUI RACONTE AUX ENFANTS :

Le Conteur lui aussi a ses craintes. D'une manière générale, l'acte de raconter peut être difficile et ceci à juste titre.
Nous aborderons ici les peurs du Conteur pour enfants mais soyons certains qu'elles ne seront pas si différentes de celles d'un conteur face à des adultes.
Nous tenterons tout de même d'en tirer ce qui pourrait y être particulier au jeune public.

"Si parler nous effraie, c'est qu'il y a de quoi." nous dit Michel Hindenoch dans un article de la revue Dire n°19 (1993). Cet article superbe a été repris dans son ouvrage "Conter, un art ?"

La peur de décevoir :
Décevoir présuppose une attente réelle, une projection positive forte de la part de celui qui va vous écouter.
Avant la séance, vous ne maîtriserez pas ce que l'enfant va imaginer, projeter sur votre prestation future. S'il pouvait ne s'attendre à rien, ce serait une bonne chance. Ce n'est jamais le cas.
A vous de le surprendre, de le "toucher" , et de faire en sorte qu'il accepte de vous accompagner sur le chemin d'histoires.

Serai-je accessible ?
Un des remèdes pour la peur est la connaissance.
Vais-je être compris par l'enfant ? Dans mes mots, dans mes images, mais aussi dans mes thèmes .
Le choix du vocabulaire, le choix des notions abordées. A-t-il les outils pour déchiffrer ce que j'ai choisi de lui dire ?
Ne paniquez pas non plus car depuis qu'il est sur Terre, il ne fait que cotoyer des conversations ou des situations qu'il ne comprend souvent pas,... pas encore. Il apprend toujours un peu plus à mieux comprendre. C'est le lot de tous les enfants.

La peur d'être dépassé par le groupe :
C'est une crainte réelle. En effet, l'enfant n'a pas forcément comme le peut l'adulte, une indulgence polie sur ce qui est proposé. Si ça ne le "touche pas" il l'exprime, ou bien s'en désintéresse.
Un des maîtres-mots dans ce domaine comme dans toute situation de gestion groupe est l'anticipation, et la confiance en ce que vous faites.
A vrai dire, vous avez plus de chance de vous laisser déborder par les individus du groupe que par le groupe lui même. C'est pour cette raison qu'il reste important de toujours s'adresser au groupe. L'enfant en général et le jeune enfant en particulier peut avoir un égocentrisme qui le pousse à se mettre en avant sur un plan individuel.
Ramenez toujours les choses vers le groupe, groupe qui s'en trouvera plus fort, et votre qualité de créateur de cette force sera plus facilement reconnue, comme un chef d'orchestre, comme un chorégraphe,...
Autres choses : Ne demandez pas l'impossible aux enfants. Leur attention n'est pas extensible à l'infini... Donnez leur, à l'intérieur de vos histoires, des temps pour s'exprimer, de temps pour bouger leur corps, des temps pour souffler, des temps collectifs pour se rassembler ...

La peur du ridicule
Rien ne peut "être" ridicule si cette chose est assumée. Tout peut sembler ridicule même à vos yeux, si ce n'est pas assumé.
Travaillez la confiance en ce que vous avez choisi de proposer tout autant que sa qualité, voici deux chemins qui valent la peine d'être suivis.



Points de vue de Conteurs... et autres avis éclairants :


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