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UTILISER DES SUPPORTS VISUELS :



Les supports visuels
Dans la question du "montrer" ou du "donner à voir", l'utilisation des supports visuels n'est jamais sans conséquences sur la représentation que l'enfant aurait pu se construire dans sa tête si le visuel n'avait pas été là... forcément.
A utiliser avec précautions.

Chez les tout petits, la question à se poser est également de savoir s'ils ont ou pas, la représentation mentale du mot que nous avons choisi. ...pas forcément...pas tous... et alors ?? de quelle manière j'en tiens compte ?


Raconter avec des objets :
Auteur : Jean Donagan
Editeur : Edisud - Année : 2001 - collection "L'espace du Conte"
Une pratique du récit vivant - Nommé ou décrit par le conteur, l’objet reste soumis aux mots. Introduit concrètement devant un public, il prend la parole. Il en modifie la durée et la continuité, le rythme et la syntaxe.
Après 25 années d’expériences, l’auteur propose un chemin balisé d’anecdotes, avec des scénarios originaux pour se faire la main et des conseils pour développer des formules de "mise en conte".
collection L'Espace du Conte - Edisud


Le kamishibaï :
( kami : papier ­ shibai : théâtre )

Il existe au Japon depuis les années 1920.
C'est un cadre en bois dans lequel on fait glisser des planches illustrées qui racontent une histoire. Le ou les conteurs sont placés derrière et narrent l'histoire.
Il s’agit pour le conteur de raconter une histoire illustrée en 12 planches ou plus qu’il fait coulisser dans un cadre au rythme de la narration.
Au Japon c'est un spectacle de rue ou le conteur vendait des sucreries en guise de droit d'entrée au spectacle.

Aux éditions Callicéphale retrouvez un ouvrage d'Edith Montelle "La boîte magique" (un livre référence sur le kamishibaï)
Le théâtre d’images ou kamishibaï : histoire, utilisations, perpectives
et également un catalogue de séries d'images pour Kamishibaï.


Les albums de jeunesse comme support
Nous allons ici exclure la lecture d'albums qui nous lancerait sur un autre sujet, pour garder l'utilisation de l'album comme support à la parole contée.
On peut utiliser l'objet livre :
- comme médiateur dans la relation de l'acte de conter, surtout pour éviter la situation frontale directe dans le cas d'un tout petit groupe ou en sitation duelle..
- comme objet d'intérêt, créateur de désir de savoir et de suspence dramatique.
- comme inducteur à la représentation mentale pour l'enfant, dans le cas des plus jeunes en particulier.


Raconter avec des cartes
Il est possible d'utiliser des cartes qui représentent des éléments des Contes, des personnages, des objets, des lieux, ...
Certains conteurs peuvent même jouer à improviser une histoire induite par un tirage aléatoire d'éléments. L'exercice de style peut avoir un côté plaisant, léger et ludique.

Lors d'une situation duelle ou pour un tout petit groupe, on peut utiliser "le tarot des 1001 contes".(François DEBYSER, Ed L’Ecole, 1977.)
Le graphisme abstrait permet de laisser une place à l'imaginaire et à la projection mais je le trouve un peu difficile et sombre pour les enfants.


- Sur un principe équivalent, le jeu "Il était une fois" - Le jeu de cartes pour raconter des histoires - Chez "Halloween Concept".
Il est plus agréable sur un plan esthétique. On le trouve dans les magasins de jeux de rôles. C'est d'ailleurs ce qu'il est à l'origine. Les cartes sont de la taille de cartes à jouer.
Pour vous donner une idée de ce jeu de cartes

- Toujours sur le même principe, "Contes à la carte" dessinés par Jean-François Barbier- Editions La Nacelle - Genève.
En format 10 x 15 cm, 48 cartes, personnages, lieux, objets, non colorisés mais un très bel univers graphique. Chaque carte est déjà une piste d'histoire à elle seule.


- Pour une séance avec un public plus important, je vous conseille "contes à imaginer" édité chez Nathan : 72 images pour inventer des multitudes de contes avec les enfants. Elles sont classées en 3 familles : les personnages, les lieux et les objets.
Cet outil destiné aux enseignants peut tout à fait être utilisé en situation ludique de racontée. Les images sont bien plus grandes que sur les jeux précédents et le graphisme y est agréable.



Les "tapis de contes" :
Il existe de superbes réalisations.
Pour avoir une idée de ce que c'est, quelques exemples sur :
Catherine Lavelle, Conteuse, qui réalise et utilise des "tapis de contes".
un extrait vidéo Picoti picota par Catherine Lavelle.

Le "Raconte-Tapis" de Clotilde Fougeray-Hammam ... Cette appélation est déposée, comme son concept.
image tirée du site http://racontetapis.free.fr

Une vidéo sur les goûters-conte du tapis avec plusieurs utilisations de tapis de conte.

Conte en Tissus une association qui travaille autour du concept de "contes en tissus" avec des possibilités de créations.



Points de vue de Conteurs... et autres avis éclairants :


Pour apporter votre témoignage

Catherine Lavelle - conteuse - Paris
"Depuis une dizaine d'année je raconte avec des tapis en tissu que je crée et j'ai toujours raconté avec des tapis. Sont-t'ils une illustration du conte ou un support? Non, ce n'est pas leur utilité.
Ils sont comme la continuité de mes gestes et de mes mots. Ils sont beaux comme est beaux un conteur, un chanteur , un peintre quand il se met en marche! L'important c'est ... le voyage!
Quand je raconte je me sens un peu magicienne! non pas la magicienne qui fait des tours mais celle agile avec ses mains.
J'attache autant d'importance à la façon de raconter qu'à la manière dont je dépose la tourterelle sur le goyavier ou l'oeuf de la poulette. Mon travail consiste à trouver la gestuelle qui va avec les mots. Cela se fait petit à petit en faisant l'histoire sienne, le corps se met à parler.
Aux tous petits de quelques mois à 3ans je raconte des comptines, poésies, berceuses... et même si ils ne comprennent pas tout de la même façon que le comprendrait un adulte ils me font confiance et me suivent volontiers! Aux enfants plus grands je raconte les même histoires et des contes du monde (les antilles, l'afrique, l'asie...). Je trouve souvent mes contes dans l'espace jeunesse des bibliothèques.
J'utilise une percussion brésilienne entre chaque histoire et j'aime bien le silence ou le rire qui s'en suit!...
Si je devais raconter toute mes histoires sans mes tapis je devrais retravailler une autre gestuelle et peut-être aussi travailler une visualisation différente de mes histoires.
Je pense que l'important chez un conteur n'est pas avec quoi ou comment il raconte...
C'est plutôt ce qu'il amène d'authentique, ce qu'il amène de lui, la couleur bien personnelle qu'il donne à ses histoires pour nous emmener l'espace de quelques heures sur les rivages d'un autre monde."
(Septembre 2007)
Une page sur Catherine Lavelle

Eric Hammam - Conteur et concepteur de "raconte-tapis" - La Rochelle
"Le raconte-tapis (souvent associé à un album jeunesse), c'est d'abord le conte ouvrant ses corolles selon un mode relationnel particulier : en s'assemblant au sol autour d'un raconte-tapis et dans la même simplicité, le conteur et son jeune public - ou moins jeune - deviennent complices. La double hiérarchie adulte-enfant et locuteur-auditoire est mise en veille. De plus, en matérialisant son histoire dans le raconte-tapis, à la vue de tous, aussi simplement que pourrait le faire l'un ou l'autre dans l'assemblée, le conteur ou le lecteur "à voix haute" crée un lien d'affinité : la parole de l'un devient la parole de tous et la richesse du récit peut s'inscrire sans effort dans les esprits...
Le raconte-tapis, c'est aussi un outil en résonnance avec le monde de l'enfance : découverte tactile et visuelle, petites mises en situations qui accompagnent et renforce la parole du récitant... Plus qu'une illustration, le raconte-tapis est un objet, ou plutôt un assemblage d'objets qui matérialisent des choses simples : un arbre, une rivière, un habitat, une colline, le ciel, la nuit, le jour... Des petits personnages que la main peut saisir, déplacer... Du volume pour donner une présence au décor du conte et aux personnages représentés... Du plus petit au plus grand d'entre nous, le raconte-tapis parle directement au coeur de nos premiers pas dans la construction de notre imaginaire : ces petites histoires innombrables, inventées dans la solitude ou le partage à l'aide de petits objets, poupées, figurines miniatures... La grande force de cet outil est qu'il replace chacun dans ce vécu d'enfance où le ludique et le monde imaginaire sont intimement liés et se soutiennent l'un l'autre...
Bien sûr, en rester là serait insuffisant. Du point de vue de l'enfant, le raconte-tapis est un espace de jeu merveilleux : expressifs et dociles, les petits personnages peuvent être saisis par lui et mis en situation au gré de l'inspiration du moment et des possibilités offertes par le décor. Ainsi, de lui-même, l'enfant versera d'abord dans l'anecdotique et le jeu de marionnettes - et pourquoi non ? -, mais c'est un écueil dont l'adulte saura se garder, s'il veut que le raconte-tapis remplisse pleinement son rôle passerelle vers le conte et l'imaginaire. En évitant le jeu anecdotique, en gardant à l'esprit qu'il est d'abord un "diseur" de mots qui font voyager dans le monde et en nous-mêmes, en se contentant de suggérer à travers une manipulation légère, l'adulte transforme la forte attirance de l'enfant pour les promesses ludiques du raconte-tapis en une belle aventure dans les arcanes de la communication et de l'échange."
(janvier 2009)
Un lien vers Le "Raconte-Tapis"

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