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UNE QUESTION DE RYTHME :

"Savoir raconter est une question de rythme et de battements. Circulation sanguine de la parole, ces coups au coeur des images." P. Péju, L'archipel des contes.

Trouver son propre rythme de parole.
On ne triche pas avec des enfants, pas plus qu'avec des adultes, mais les premiers ont une perception instinctive de la dyshamornie qui en fait des auditeurs redoutables.
Si vous n'êtes pas honnête avec votre parole, ils sauront vous en faire le retour, d'une manière ou d'une autre.
Travaillez d'abord à partir de votre propre manière de vous exprimer, ensuite, cherchez une parole contée qui vous est propre, originale.

La variation.
Des variations dans le débit, dans l'émotion, dans le volume,... Tout ne doit être qu'intention consciente du conteur.
Surtout ne pas varier pour varier. Toute modulation se doit d'être liée à une intention, parce qu'on communique ; à une émotion, parce qu'on s'exprime.

La variété.
Lors d'une racontée avec les enfants, nous considérons comme fondamentale la question du rythme de la séance. Varier les moments, insérer des passages musicaux, alterner chansons, participation active, écoute attentive, rires, peurs, poésie,...
Si vous avez comme nous la chance de pouvoir raconter à plusieurs voix, c'est un moyen assez efficace de relancer l'attention des petites oreilles.

Prendre le temps.
C'est un simple question de rythme. Rythme musical, rythme émotionnel, rythme mental.
Prenez le temps de savourer chacun des mots que vous prononcez et observez dans le regard de l'enfant de quelle manière ça a résonné en lui et ce qu'il vous renvoie de ce que vous venez de lui dire.
Si vous ne le voyez pas, sentez-le, si vous ne le sentez pas... "levez le pied !"
Il est nécessaire de leur laisser le temps. En effet, les enfants réagissent spontanément aux émotions mais en ce qui concerne la fabrication de leurs images mentales et de la construction de leurs réflexions, ils ont besoin de temps. Il faut dire que ça grouille tellement là dedans, ils sont tellement occupés à "se connecter les fils",...
Alors un peu d'indulgence et surtout pas de précipitation...

Savoir se taire.
"Le silence, c'est la profondeur du conte" (Henri Gougaud)
Quel bonheur que le silence au milieu d'un flot de paroles.
Prenez le temps de vous taire, car le tout ne prend son relief qu'entre deux riens.

Utilisation du geste et du corps
Faire appel au non verbal, dans toute sa magie, dans toute sa force : un geste, un regard, un sourire, une posture...
L'intérêt et l'attention des enfants sont très forts lorsqu'il se passe quelque chose sans faire appel aux mots, au signifiant.



Points de vue de Conteurs... et autres avis éclairants :


Pour apporter votre témoignage


Marc Buléon - Conteur
Marc Buléon n'est pas un conteur spécifique aux enfants, mais il anime un stage autour du thème "Le rythme de la parole" et son avis nous semble éclairant.

"Chacun d’entre nous a son propre rytme de parole, ses propres mélodies. Cela est vrai dans la parole quotidienne comme dans la parole contée. Il s’agit donc de partir à la découverte de sa pulsation naturelle, celle qui s’installe sans que l’on y fasse attention. C’est sur cette pulsation que l’on se repose pour conter. Lorsqu’on l’a repérée, on peut s’en éloigner, tendre vers le déséquilibre ou y revenir en fonction du récit. Elle est toujours là, comme un point d’ancrage pour une parole droite, forte et juste. Une fois la pulsation repérée, les rythmes, les silences, les sons ou la musique sont intégrés au récit. En fonction de ce que chacun cherche, l’apport de ces “musiques” (le silence aussi est une musique) servira à :
-structurer le récit
-apporter une deuxième voix, un contrechant qui dira l’histoire autrement.
-offrir aux auditeurs un espace dans lequel leur imaginaire prendra le temps de se promener."

Pour en savoir plus sur ce conteur : visitez son site.

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